Actions en faveur de la biodiversité

A l’inverse de la faune et la flore emblématique, la biodiversité ordinaire peut être définie comme les espèces animales et végétales du quotidien. Ce sont par exemple les oiseaux du jardin, les fleurs sauvages que l’on peut trouver dans la pelouse, … 

Aujourd’hui, la biodiversité ordinaire est menacée : utilisation des pesticides, artificialisation des sols, espèces invasives, … Pour essayer de préserver ces espèces, des actions peuvent être menées à grande échelle, mais aussi à l’échelle de chaque habitant.

La biodiversité ordinaire dans le CVB Cœur de Savoie

En plus des actions qui ont pour objectifs la réalisation de travaux pour améliorer ou restaurer les milieux naturels (qui seront donc aussi favorables à la biodiversité ordinaire), une action spécifique à la biodiversité ordinaire a été inscrite au contrat, sous la maîtrise d’ouvrage de la Communauté de communes Cœur de Savoie. 

Cette fiche action, intitulée « Amélioration des habitats en faveur de la biodiversité ordinaire », comporte 3 volets. 

Volet 1 : Gestion des espèces végétales invasives

Les espèces végétales invasives sont une menace pour la biodiversité ordinaire car elles remplacent certaines espèces dans les milieux naturels, et n’apporteront par exemple pas la même source de nourriture aux animaux, ou empêcheront des espèces locales de se développer. Le plus souvent ces espèces invasives sont apportées par les activités, via les chantiers, le déplacement des véhicules, ou simplement leur plantation dans les espaces verts. 

  • Pour essayer de limiter leur développement, différentes actions seront mises en place :Des mesures de lutte dans les zones d’activités gérées par la Communauté de communes Cœur de Savoie, notamment une étude pour déterminer les possibilités de travaux d’élimination, la mise en place de mesures préventives pour éviter d’introduire et disséminer les espèces, …
  • Des actions de communication et de formation à destination de tout type de public. L’objectif sera de pouvoir apporter des informations selon le public concerné (grand public, professionnels, …) : reconnaitre les espèces considérées comme invasives, savoir comment ne pas les disséminer, comment les éliminer, …           

Volet 2 : Action en faveur des pollinisateurs

Les pollinisateurs sont de plus en plus menacés, notamment à cause de l’utilisation des produits phytosanitaires et l’artificialisation des sols. Ces actions auront pour but de répondre à un enjeu de préservation et restauration des habitats favorables aux pollinisateurs : végétaux locaux mellifères, abris, …

Ce volet comporte une première partie destinée aux communes volontaires du territoire, réalisée sous la forme d’un appel à projet annuel « La biodiversité dans les villes et villages ».

Chaque année, des plants d’arbres et arbustes locaux et mellifères, des graines de prairie fleurie (là aussi dans un mélange adapté au territoire) et des hôtels à insectes seront proposés aux communes volontaires. L’objectif sera d’améliorer la qualité écologique des espaces verts, afin de les rendre plus favorables à la biodiversité.

La seconde partie porte sur la création d’un rucher intercommunal : Composé de quelques ruches, l’objectif sera de pouvoir sensibiliser le grand public à l’importance des pollinisateurs. Les ruches seront gérées par un apiculteur, et des animations à destination du grand public pourront être organisées : visite lors de la récolte du miel, lors de l’entretien des ruches, … 

Volet 3 : Actions générales en faveur de la biodiversité ordinaire

Des actions plus générales seront aussi mises en place, notamment des conseils aux communes volontaires souhaitant s’engager dans une gestion des espaces verts en faveur de la biodiversité.

En lien avec les travaux menés dans le CVB, des hibernaculums pourront aussi être installés. Il s’agit d’abris souvent composés de tas de pierre et branchages recouvert de litière végétale, qui permet à la petite faune de passer l’hiver à l’abri.

Afin de sensibiliser les habitants à la biodiversité et pour leur proposer d’agir aussi, des protocoles de sciences participatives seront développés. L’objectif sera de proposer un protocole de suivi des oiseaux et un second des papillons, afin d’améliorer la connaissance sur le territoire. Tous les détails sont disponibles ci-dessous.

Comment les habitants peuvent s’impliquer ?

Chaque personne peut agir pour favoriser la biodiversité ordinaire, à travers des actions simples à mettre en place. 

En mettant en place des petits aménagements dans les jardins

  • Installer des nichoirs ou des hôtels à insectes dans le jardin. Les nichoirs permettent d’offrir un lieu de reproduction aux oiseaux, tandis que les hôtels à insectes apporteront un abri et un lieu de reproduction.
  • Créer un hibernaculum qui apportera un refuge à la petite faune, lui permettant de passer l’hiver à l’abri.
  • Laisser un espace naturel dans la pelouse : l’objectif est de laisser la végétation locale se développer, en tondant cet espace uniquement 2 fois par an, en juillet et à l’automne. 

En adaptant les plantations d’arbres et arbustes

Lorsque l’on plante des arbres et des arbustes, on les choisit souvent pour leur beauté : couleur des fleurs, du feuillage, port, … sans penser forcément à leurs bénéfices pour la biodiversité et leur possibilité d’adaptation au climat local.

Dans le cadre de l’appel à projet destiné aux communes, nous avons réalisé une sélection d’arbres et arbustes adaptés au climat local, et favorables à la biodiversité (fleurs mellifères, baies qui apportent de la nourriture aux oiseaux, …).

La FRAPNA et le PNR proposent aussi des guides pratiques pour adapter vos plantations :

Il est aussi important de savoir que des espèces considérées comme invasives peuvent être vendues dans le commerce. Par exemple, le laurier cerise (Prunus laurocerasus), le buddleia ou arbre à papillons (Buddleja davidii), et l’herbe de la pampa (Cortaderia selloana) sont considérées comme des invasives. Privilégiez d’autres espèces qui seront tout aussi jolies. 

En participant à des protocoles de sciences participatives

Les sciences participatives sont des programmes de recherche ouvert à tous, permettant aux grand public de participer à l’amélioration de la connaissance sur de nombreuses espèces. Les protocoles sont adaptés, et il y en a plus de 200 en France : vous pourrez trouver celui qui vous convient, selon les espèces qui vous intéressent et votre niveau, que vous soyez totalement débutant ou déjà expérimenté.

De nombreux sites internet répertorient les programmes existants, notamment OPEN, créé par le Muséum National d’Histoire Naturelle ou encore Vigie Nature, un programme comportant plusieurs protocoles développés par le Muséum.

Toutes les données recueillies grâce aux sciences participatives sont ensuite analysées et étudiées par des chercheurs, pour améliorer la connaissance sur la biodiversité. 

Dans le cadre du Contrat Vert et Bleu, nous vous proposons deux protocoles issus du programme Vigie Nature : l’opération « Oiseaux des Jardins » et l’opération « Papillons ». Ces deux protocoles ont été choisis car ils sont très simples à mettre en place et accessibles à tous. 

Oiseaux des Jardins

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Cet observatoire a pour but d’étudier les effets du climat, de l’urbanisation et de l’agriculture sur la biodiversité. En participant, les observateurs aident directement les scientifiques à comprendre quand et pourquoi les oiseaux visitent les jardins. 

Le protocole est très simple, et peut être réalisé n’importe où (dans votre jardin, dans un parc public, sur un balcon, …) quand on le souhaite (une fois par semaine, une fois par an, …).

Les données sont à transmettre via le site « Oiseaux des jardins » : www.oiseauxdesjardins.fr

Vous devez vous inscrire et créer un « jardin » sur votre compte, afin de savoir de quel lieu viennent les données. Vous pourrez ensuite transmettre vos observations.

Vous trouverez sur le site toutes les informations nécessaires : fiches de comptages, posters des oiseaux les plus communs, fiches espèces, … 

 

Opération papillons

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Exactement sur le même principe que le protocole des oiseaux, l'objectif est de mesurer les effets des activités humaines (agriculture, urbanisation, réchauffement climatique, etc.) sur ces espèces. Ce protocole est à réaliser à la belle saison entre mars et octobre, quand les papillons sont présents.

Toutes les informations nécessaires, les documents et la saisie des données se fait sur le site dédié : https://www.sciences-participatives-au-jardin.org/edito/papillons